Concerto no. 3 pour piano et orchestre d'André Mathieu
Composé entre 1942 et 1943 à l'âge de 14 ans, ce concerto d'André Mathieu a d'abord été modifié par Giuseppe Agostini pour la musique du film La Forteresse, en 1947. Pour les besoin du film, Agostini a dû hachurer l'oeuvre en y retranchant plusieurs passages. C'est cette version qui a été popularisée sous le nom de "Concerto de Québec".
En 2014, le pianiste Alain Levèvre mandate Jacques Marchand pour restaurer le Concerto no. 3 à partir du manuscrit original de 1942-1943. En étudiant le manuscrit, M. Marchand constate qu'il y a eu de nombreuses coupures et omissions entre la composition d'André Mathieu et l'arrangement d'Agostini. En restaurant les passages manquants, Jacques Marchand a redonné à l'oeuvre sa cohésion et sa cohérence, tel que Mathieu l'avait conçu à l'époque.
Parlant du travail de Jacques Marchand, le musicologue Georges Nicholson écrit dans le livret du disque d'Alain Lefèvre jouant le Concerto no. 3 de Mathieu: "...la conception d'origine est réapparue claire et nette, restituant toute sa logique organique aux trois mouvements et nous rendant l'articulation émotionnelle de l'oeuvre; ...Pas une note n'a été enlevée de la partition originale, pas une harmonie n'a été modifiée et nous pouvons enfin après trois quart de siècle entendre une des oeuvres capitales d'André Mathieu, ce chaînon manquant de notre histoire musicale et de notre histoire tout court".
Le manuscrit de 1942-1943 est écrit pour deux pianos: un piano solo et un piano d'accompagnement qui sert de réduction d'orchestre. M. Marchand a réalisé l'orchestration à partir de ce deuxième piano. À la demande d'Alain Levèvre, Jacques Marchand a composé une cadence pour le premier mouvement, ce qui vient équilibrer la structure de l'oeuvre.
Le Concerto no. 3 est sûrement l'oeuvre majeure d'André Mathieu, un des plus grands compositeurs du Québec.
Le Concerto no. 3 d'André Mathieu a été enregistré sous étiquette Analekta en février 2017 par Alain Lefèvre avec le Buffalo Philharmonic Orchestra, sous la direction de Joann Falletta.